« LES OUBLIÉES »: UN DOCUMENTAIRE BOULEVERSANT SUR LE VIOL ET LA SEXUALITÉ DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP

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Le 19 mars 2024, l’Institut Français du Cameroun à Yaoundé a accueilli la projection du documentaire « Les Oubliées », réalisé par Richard B. Onanena, raconté par Ulrich Takam et inspiré de la vie de Michèle Sojip, qui incarne également le rôle principal. Ce film, à la fois intime et percutant, aborde avec une rare justesse la thématique sensible du viol et de la sexualité des personnes vivant avec un handicap – un sujet encore largement tabou dans nos sociétés.

Plus qu’un simple outil de sensibilisation, Les Oubliées est un cri du cœur, une œuvre profondément humaine qui explore aussi l’amour dans toutes ses dimensions : l’amour fraternel, maternel et la solidarité familiale. À travers le regard d’une jeune femme handicapée, le documentaire déconstruit les préjugés et les silences autour de la double vulnérabilité liée au genre et au handicap.

Une salle émue et un échange sincère avec le publiC

La projection a suscité une vive émotion dans la salle. Le public, touché par la force du récit et la sincérité de l’interprétation de Michèle Sojip, a salué l’engagement de toute l’équipe. L’atmosphère était empreinte de respect, d’écoute et de solidarité envers un sujet encore largement ignoré dans le paysage cinématographique camerounais.

À l’issue de la projection, une séance de questions-réponses a permis aux spectateurs

d’échanger directement avec les membres de l’équipe. Les producteurs ont partagé leurs motivations, nourries par un profond désir de donner la parole à celles qui ne l’ont pas. Ils ont également évoqué les défis du tournage, entre intempéries, choix de lieux adaptés et la jeunesse d’une équipe pourtant aguerrie dans l’univers des web-séries, mais novice dans la production documentaire.

Une œuvre touchante malgré des limites techniques

Bien que le film présente quelques imperfections techniques – notamment au niveau du son et de l’étalonnage – ces détails n’ont en rien atténué l’impact émotionnel de l’œuvre. Le public a unanimement salué le courage du propos, la qualité de l’écriture, ainsi que la force de la narration visuelle.

« Les Oubliées nous rappelle que les corps marginalisés ont des histoires, des désirs, et surtout, des droits », a déclaré un spectateur à la fin de la projection. Ce film ouvre une brèche dans un silence pesant, et marque un pas important vers une cinématographie camerounaise plus inclusive et engagée.

Un documentaire à suivre de près

Dans un pays où les sujets liés au handicap sont encore peu traités à l’écran, Les Oubliées s’inscrit comme un acte militant. Il interroge la manière dont la société perçoit – ou oublie – certains corps, et appelle à une prise de conscience collective.

Afrik Arts Mag encourage vivement la diffusion de ce documentaire sur d’autres scènes nationales et internationales. Car si le cinéma peut changer les regards, ce film en est la preuve éclatante.

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