Tayc fait une pause : l’artiste franco-camerounais annonce un retrait bouleversant de la scène musicale

Par Vanelle simo 7 juin 2025
C’est une annonce qui a secoué le monde de la musique urbaine francophone : Tayc, de son vrai nom Julien Bouadjie, a révélé lors d’une interview émotive sur France Inter qu’il mettra sa carrière entre parenthèses après l’été 2025. Le concert prévu pour le 10 novembre marquera la fin de cette première grande étape artistique. Un arrêt temporaire… ou peut-être définitif
« Je m’arrête. Je m’arrête à la fin de l’été. Le concert du 10 novembre sera mon dernier concert. Je ne sais pas encore pour combien de temps. » – Tayc, France Inter
Une déclaration poignante, qui dépasse les simples considérations professionnelles. Tayc évoque une année 2024 marquée par une profonde douleur, la perte de son frère, un drame intime qui a mis en pause son énergie créative, son envie de chanter, de performer, de briller.
« J’ai perdu mon frère. Donc je n’ai plus trop goût à la vie ni à la musique en ce moment. »
Ce besoin de silence, loin des projecteurs, Tayc l’assume avec lucidité. Le chanteur, également acteur et danseur, souhaite retrouver ses racines, se reconnecter à sa famille, à son rôle de père, mais aussi – et surtout – à sa spiritualité. Une quête existentielle qui sonne comme un retour aux sources, à ce qui le définit profondément : son identité, sa foi, son histoire.
« C’est justement ce qui me manque aujourd’hui dans ma vie : beaucoup de spiritualité. J’ai l’impression d’être un peu perdu. Et il faut que j’y retourne, parce que je suis né chrétien. »
L’influence de son entourage, notamment son complice Dadju, semble avoir été déterminante dans ce cheminement. Tayc confie avoir eu de nombreuses discussions avec lui sur la foi, la quête de sens et le besoin de se recentrer.
Un départ qui questionne l’avenir du R&B francophone
Tayc, c’est plus qu’un simple artiste. C’est l’un des fers de lance du R&B francophone moderne, avec des tubes comme Le Temps, N’y pense plus ou encore son projet multi-platine Fleur froide. Son style mêle mélodies sensuelles, héritages afro et émotions brutes, un cocktail qui lui a valu une base de fans fidèles, bien au-delà de la France, jusqu’en Afrique, aux Antilles, et dans la diaspora.
Son retrait laisse un vide, mais aussi un message puissant : il est parfois vital de s’arrêter, de respirer, de guérir. En choisissant la vérité au lieu de l’apparence, Tayc envoie un signal fort à une industrie souvent aveuglée par la course à la productivité.
Une figure panafricaine en pause
Pour la communauté africaine et afrodescendante, cette pause sonne comme une rupture symbolique. Tayc, dont les origines camerounaises sont revendiquées avec fierté, incarne une jeunesse talentueuse, plurielle, consciente de ses racines et en quête de sens. Son départ temporaire soulève une question essentielle : que signifie le succès si l’on s’y perd soi-même ?
« Cette vie n’est pas faite que de belles choses. »
Tayc parle vrai, et c’est ce qui touche. À travers son retrait, il nous rappelle que les artistes sont avant tout des êtres humains, que derrière la lumière se cache parfois une grande fragilité. Mais peut-être aussi une grande force : celle de savoir dire « stop » pour mieux se retrouver.
Tayc, ton silence est un cri. Et il résonnera longtemps.
Qu’il revienne ou non, Tayc reste une voix incontournable de notre époque. À Afrik Arts Mag, nous lui souhaitons paix, clarté, et renaissance.