20 MAI : CAMEROUN, UNITE EN COULEUR ET DEFIS

20 MAI : CAMEROUN, UNITE EN COULEUR ET DEFIS
Par Vanelle Simo – Afrik Arts Mag
Chaque année, le 20 mai, le Cameroun se pare de ses plus beaux atours. Entre parades militaires, défilés civils, danses patrimoniales et discours vibrants, la Fête de l’Unité Nationale s’impose comme un moment d’introspection collective. Mais que célébrons-nous réellement en ce jour ? Et qu’en est-il de cette unité, souvent chantée, parfois mise à l’épreuve ?
Un 20 mai historique
Retour en 1972. Le président Ahmadou Ahidjo initie un référendum qui redessine les contours politiques du pays : la République Fédérale du Cameroun devient une République Unie. Exit le fédéralisme, place à un État centralisé, avec pour ambition de renforcer la cohésion nationale. Le 20 mai devient alors un symbole : celui d’un peuple qui choisit de marcher ensemble, au-delà des clivages linguistiques, culturels et historiques.
Une mosaïque de peuples, un rêve d’harmonie
Avec plus de 250 ethnies et deux langues officielles, le Cameroun est une Afrique en miniature. Sa diversité culturelle est sa richesse… mais aussi un défi. Car l’unité ne se décrète pas : elle se construit, chaque jour, dans les quartiers, dans les écoles, sur les scènes artistiques, dans les stades, et surtout dans les cœurs.
Unité, mais à quel prix ?
Ces dernières années, les tensions socio-politiques, notamment dans les régions anglophones, ont mis en lumière les fractures persistantes. Le rêve d’unité vacille parfois sous le poids des injustices, du tribalisme, ou de la mauvaise gouvernance. La célébration du 20 mai doit alors être plus qu’un rituel : un appel sincère à l’écoute, au dialogue et à la réconciliation.
L’art au service de l’unité
Dans cette quête de cohésion, les artistes ont un rôle central. Musiciens, peintres, écrivains, danseurs… tous font vibrer les cordes sensibles de la nation. Leurs œuvres racontent l’histoire, dénoncent les failles, mais surtout, elles réconcilient. Lorsqu’un makossa fait danser tout un quartier, ou qu’un slameur de Douala touche le cœur d’un villageois de Bamenda, l’unité devient tangible.
Et maintenant ?
Le Cameroun fête ses 53 ans d’unité nationale en 2025. Une occasion de célébrer, certes, mais surtout de se réinventer. Pour que l’unité soit réelle, elle doit être inclusive. Elle doit donner la parole aux jeunes, aux femmes, aux régions oubliées. Elle doit dépasser le folklore et devenir un projet de société vivant, ambitieux, et profondément africain.
Le 20 mai ne devrait pas être seulement une parade, mais un pacte renouvelé. Une promesse entre citoyens, une œuvre collective à peaufiner à la manière d’un art.